Le vrai braquage n'est pas au Louvre

Un monte-charge, une disqueuse et deux scooters, c’est ce qu’il a fallu pour entrer par effraction dans le plus grand musée du monde et y dérober 88 millions d’euros de joyaux de la couronne française.

Le vrai braquage n'est pas au Louvre

Au-delà de la polémique sur la sureté du musée qui en a découlée, ce vol soulève des questionnements sur la sécurité de nos édifices culturels. Déclaré vétuste, délabré, par ses travailleurs, le musée du Louvre est aujourd’hui le symbole d’une politique budgétaire qui ne prête qu’une attention minime à la culture. À l’heure où la montée des figures nationalistes et identitaires menace en France et dans toute l’Europe, l’art, la littérature, la philosophie constituent peut-être le dernier rempart contre le fléau des préjugés et de l’intolérance. Par quoi passe la construction d’une nation unie si ce n’est par la transmission de nos savoirs et de nos valeurs ? Si les menaces géopolitiques justifient l’augmentation du budget de la défense, alors la culture et l’éducation devraient elles aussi être édictées priorités nationales. Car quand les fondations privées détenues par des milliardaires deviendront les seuls références artistiques et culturelles d’une société qui aura perdu ses trésors intellectuels, il sera trop tard pour regretter l’argent qu’on a refusé de leur prendre.