Nicolas Sarkozy, ancien président, condamné à cinq ans de prison
Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République Française, a été condamné à 5 ans de prison. Une première historique sous la Ve République. Mais que s'est-il passé pour qu'un président se retrouve derrière les barreaux ?

Le 25 septembre 2025, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq années de prison ferme pour association de malfaiteurs dans le cadre du financement présumé de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen de Mouammar Kadhafi. C’est la première fois dans l’histoire de la République française qu’un ancien président est contraint de purger une véritable peine de prison.
Président de la République entre 2007 et 2012, Nicolas Sarkozy est resté une figure majeure de la droite après son mandat. Mais son parcours politique a progressivement été éclipsé par les nombreuses affaires judiciaires le visant.
En 2021 déjà, il avait été condamné dans l’« affaire des écoutes », dite « Paul Bismuth », à trois ans de prison dont un avec bracelet électronique. Une décision qui avait déjà terni son image.
C’est cependant le dossier libyen qui a conduit à sa condamnation la plus lourde. Les juges ont estimé que l’ancien chef de l’État avait participé à une association de malfaiteurs en lien avec des financements occultes venus de Tripoli.
Il a en revanche été relaxé des chefs de corruption, financement illégal de campagne et détournement de fonds publics. Particularité notable : la peine est assortie d’une exécution provisoire. Même en cas d’appel, Nicolas Sarkozy devra commencer à purger sa peine et sera prochainement convoqué pour fixer la date de son incarcération.
Cette décision a immédiatement suscité des réactions politiques contrastées. Marine Le Pen a dénoncé un « acharnement judiciaire », estimant qu’il est injuste d’envoyer en prison un ancien président avant l’examen de son appel.
À l’inverse, des responsables de gauche comme Manuel Bompard (LFI) y voient au contraire la preuve que « la justice est la même pour tous », quelle que soit la fonction occupée.
Au-delà du cas Sarkozy, cette condamnation relance le débat sur la confiance envers les responsables politiques et rappelle un principe fondamental : nul n’est au-dessus des lois. Dans une démocratie, les trois pouvoirs doivent rester distincts : l’exécutif (président et gouvernement), le législatif (qui vote les lois) et le judiciaire (qui sanctionne leur non-respect). En condamnant un ancien président à de la prison ferme, la justice envoie un message clair : même les plus hauts responsables doivent rendre des comptes.
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